Le nombre d’accidents aquatiques mortels a fortement augmenté lors de la dernière saison de baignade 2022

L’essentiel en bref:

• Une soixantaine de personnes se sont noyées en Suisse entre le début de l’année et la mi-septembre. La majorité des décès (près de 90 %) ont eu lieu au bord et dans les eaux libres (un peu plus de 60 % dans les lacs et quasi 40 % dans les rivières). Les accidents concernent en majeure partie des hommes, ceux-ci représentant presque 80 % de toutes les victimes de noyade, ce qui correspond à la valeur moyenne pluriannuelle.

• Si le groupe d’âge des 15–30 ans particulièrement à risque sur une moyenne de dix ans présente un nombre de noyades élevé mais constant, ce sont surtout les noyades mortelles chez les 70–85 ans qui ont fortement augmenté.

• Au total, trois noyades mortelles ont été constatées dans des piscines. Deux concernaient des enfants de quatre et cinq ans. Le troisième cas est un homme de 46 ans qui a eu un problème de santé alors qu’il nageait.

• Si sur les derniers mois le nombre de noyades chez les jeunes au bord, dans et sur l’eau n’a pas augmenté en soi malgré une exposition aux risques plus importante de ce groupe d’âge, cela pourrait être dû en partie au travail de prévention de la SSS et de son partenaire Visana. La campagne «Save your friends» s’est explicitement concentrée sur le groupe particulièrement à risque des jeunes hommes.

• Les six maximes éprouvées de la baignade et de la rivière élaborées par la SSS ont aussi fait partie du programme de prévention pendant la saison de baignade 2022. Par ailleurs, cette année, une centaine de sites supplémentaires ont été équipés de panneaux portant ces maximes.

La forte chaleur et le soleil très présent cet été ont poussé la population à passer du temps au bord, dans et sur l’eau. De nombreuses personnes en Suisse en ont profité pour chercher un peu de fraîcheur dans les piscines, les lacs et les rivières. Cette tendance s’est aussi malheureusement révélée dans les statistiques de la Société Suisse de Sauvetage SSS. Au 15 septembre 2022, on avait enregistré au total une soixantaine de noyades mortelles, sans compter les suicides. La moyenne annuelle de 46 victimes de noyade par an a donc été clairement dépassée en huit mois seulement. La comparaison avec 2021, où l’on avait enregistré 36 décès par noyade, apparaît encore plus marquante. La SSS explique ce faible nombre notamment par la météo moins favorable pendant tout l’été de l’année dernière.

La majeure partie des incidents mortels (quasi 90%) ont eu lieu cette année en eaux libres, dont plus de 60% dans les lacs et quasi 40% en rivière. Même si les eaux libres faisaient déjà une majorité de victimes les années précédentes, la concentration des décès dans les lacs cette année est nouvelle. Par rapport à la moyenne sur dix ans, les noyades dans les lacs ont augmenté de 10%. En revanche, le nombre de noyades mortelles dans les piscines – trois au total – est resté faible. Deux concernaient des enfants de quatre et cinq ans. La troisième victime est un homme de 46 ans qui a eu un problème de santé alors qu’il nageait.

Suivre les maximes de la baignade et de la rivière

Lorsque l’on compare les sexes, la tendance des années précédentes se poursuit. 80% des victimes de noyade sont des hommes. La tendance pluriannuelle concernant l’âge des victimes se confirme elle aussi. Le premier pic concerne les 15–30 ans. En revanche, le deuxième pic des 70–84 ans est nouveau. Ce groupe d’âge à lui seul représente une vingtaine de victimes. Les données collectées dans les deux catégories d’âge en question ne permettent pas de définir de causalités évidentes. On suppose que dans les deux cas la sous-estimation des risques en eaux libres a joué un rôle important. Les comportements à risque sont éventuellement plus présents chez les jeunes, ce qui peut provoquer des accidents. En revanche, chez les plus âgés, on suppose qu’il s’agit de la surestimation de sa propre sécurité dans l’eau associée à des paramètres médicaux et à une sous-estimation des risques en eaux libres.

La SSS essaie depuis des années par différentes mesures de réduire le nombre de décès par noyade. Les informations disponibles laissent à penser que nombre des accidents mortels auraient pu être évités si les personnes avaient respecté les six maximes de la baignade et de la rivière de la SSS. Par exemple «Ne jamais nager seul sur des longues distances» ou «Seuls les bons nageurs s’aventurent dans des eaux libres». A cela s’ajoutent deux recommandations: toujours avoir à portée de main une aide à la flottaison dans les eaux libres et n’aller dans l’eau que si l’on se sent parfaitement bien. Pour la SSS, cette conclusion signifie qu’il faut, en vue de la prochaine saison de baignade, rappeler ces règles avec insistance et impérativement poursuivre le travail de prévention à grande échelle. La diversité des nationalités présentes en Suisse est prise en compte puisque les maximes de la baignade et de la rivière sont disponibles en 14 langues sur le site de la SSS.

Il n’a pas été possible de déterminer dans tous les cas la nationalité des victimes, si elles habitaient en Suisse ou s’il s’agissait de touristes. Il est toutefois attesté que près d’un tiers des victimes étaient de nationalité suisse. Les données ne permettent pas de tirer de conclusions plus approfondies ou plus explicites. 

Qui sommes-nous et que faisons-nous?

La SSS est une organisation de sauvetage de la Croix-Rouge Suisse (CRS). Le «rôle d’auxiliaire des pouvoirs publics» ancré dans la Constitution fédérale implique des obligations: Nous travaillons en effet en partenariat avec les autorités à l’échelle fédérale, cantonale et communale. C’est pourquoi la SSS est déterminée à continuer à accompagner la population, et donc les villes et communes suisses, autour des questions de sécurité au bord, dans et sur l’eau afin d’empêcher les noyades. Cette vision sera mise en œuvre l’année prochaine à travers plusieurs projets avec divers partenaires. Les initiatives suivantes sont notamment au programme:

• des conseils en matière de sécurité dans l’eau pour les autorités et institutions;

• des campagnes d’information pour sensibiliser le public (par exemple «Save your friends»); 

• des cours intensifs sur la prévention des noyades afin de transmettre les connaissances de base nécessaires à certains groupes cibles spécifiques dans les villes et communes;  

• la baignade surveillée pour soutenir les exploitants de piscines locaux et/ou les villes et communes en mettant à leur disposition du personnel de surveillance.
   

Campagne de prévention «Save your friends» 

Depuis des années qu’elle effectue ce travail de prévention, la SSS a constaté que le risque de noyade touche particulièrement les jeunes hommes de 15 à 30 ans. Avec son partenaire Visana, elle a donc lancé le projet «Save your friends» pour sensibiliser ce groupe à risque. Le projet s’appuie sur un site Internet moderne (www.saveyourfriends.ch) consacré à la sécurité dans l’eau. Celui-ci comporte un Safety Check: lors d’une excursion virtuelle sur une rivière ou au bord d’un lac, les internautes peuvent prouver leur compétence en matière de sécurité aquatique.